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lnc sculpture
22 avril 2010

Emplilement

 

Empilement.

Une pile de cubes ? Rien de plus anodin et plus bête qu’une pile de cubes !

Pourquoi m’est-il venu cette idée dans la tête jusqu’à l’obsession ? Je ne sais pas.

Les associations d’idées sont parfois chose bizarre. En regardant une photo que j’aime bien, des toits du Guggenheim  de Bilbao, J’ai trouvé l’ensemble très sculptural. Il y avait là dedans une notion de formes empilées en équilibre qui m’a plu.

J’ai fais une maquette en terre d’une sculpture inspirée du Guggenheim, je n’ai pas aimé. Mon esprit a donc quitté le Guggenheim mais il est resté sur l’empilement.

Faire une pile d’objets dans du marbre, le tout d’une seule pièce permettrait certainement de fleurter avec l’instabilité vu la dureté de la pierre. J’ai été séduite par ce concept.

J’ai fait plusieurs maquettes, j’ai entassé des sacs, des objets, des formes, pour en définitive fixer ma préférence dans une toute bête et toute simple pile de cubes. Mais une pile de cubes montée comme l’aurait fait un enfant encore maladroit. Un peu tout de guingois, les cubes  tournés en toutes directions, décalés entre eux de manière à rattraper  une ligne imaginaire d’équilibre : un coup un peu trop à droite  compensant le coup un peu trop à gauche précédent. Une pile, certes, mais une pile mouvementée !

J’avais conscience que ce ne serait pas facile, il fallait anticiper beaucoup.  Les cotés devant être impeccablement parallèles deux à deux, les angles droits et les faces bien plates, cela demandait du calcul et une parfaite précision. De plus, pour une question d’accessibilité, il y aurait beaucoup de ponçage uniquement manuel.

J’avais un petit bloc de marbre de 12x15cm sur 30cm de haut, ce serait parfait. Ma pile de cube avec ses faces dans tout les sens, il fallait que j’aille la chercher à l’intérieur, au centre de ce bloc.

Le but, c’est que, bien que très décalés les uns par rapport aux autres, les cubes restent en équilibre ; je signifie par là, en vrai équilibre, sans avoir besoin d’un socle avec un gros téton en ferraille pour tenir l’édifice. Une statue sans socle si possible.

Oui  mais, comment saurais-je, en cours de route, afin de pouvoir le corriger éventuellement, si l’équilibre est atteint ? Tant que je n’aurai pas dégagé l’intégralité de ma pile, il me restera des grosses masses de marbre qui vont fausser la donne.  Je demande à mon mari si il y un moyen, suivant la place des cubes, d’en déterminer l’équilibre. Sa réponse est tellement complexe pour moi, que je n’écoute même pas jusqu’au bout. S’il faut faire polytechnique pour mettre en place ma sculpture, je laisse tomber tout de suite.

Je décide de faire comme les enfants, au pif et à l’intuition. Un coup à droite, un coup à gauche

Le principe de la taille directe, c’est en gros, de progressivement enlever de la matière pour se rapprocher du sujet  jusqu’à ce que la taille et de la forme voulue soient réalisées

Je dégage donc mes cubes, mais un coup de meuleuse  malheureux, et voilà l’erreur fatale !  J’ai un vide de quelque millimètres (l’épaisseur de mon disque) entre deux cubes à deux endroits différents. Bien que n’ayant pas, on l’a vu, l’esprit matheux, je sais qu’il ne peut y avoir un quelconque espace entre deux cubes reposant l’un sur l’autre. Cela m’obligera à une correction, je sais dés lors que ma pile de cubes n’existe plus. Ce sera donc  une pyramide de parallélépipèdes   différents. Peu m’importe, c’est l’empilement qui m’intéresse, du coup,  je continu en accentuant les différences de volumes entre mes formes.      Deuxième erreur, cette fois pour cause de mauvaise anticipation et manque d’attention. Quelque soit le coté par lequel on aborde le sujet,  il est impératif que les mesures qui délimitent la hauteur de chaque cubes soient justes au millimètre prés, dés le départ. La face supérieur de l’un devant très exactement correspondre à la face inferieur de l’autre.  Arriver à l’exacte mesure en partant du bord du bloc,  tout en gardant une horizontale parfaite jusqu’au sujet, c’est presque impossible avec les outils dont je dispose. Mais pas d’excuse,  la faute est là. J’ai des différences de niveau ,petits décalages dans les derniers cubes de ma pile, et le problème semble insoluble. Je suis découragée.

Alors maintenant que faire ? Abandonner la pierre et le travail déjà fait dessus ? Rétrécir le tout pour se retrouver au final avec une pile d’apéricubes ? Je n’arrive pas à me résigner à cet échec.  Cette pile ne me quitte plus. Je passe mon temps devant à extrapoler et essayer de trouver une solution. Mentalement, je coupe, je tranche, je modifie, je fais tourner des cubes dans tous les sens... Finalement, cette pyramide qui m’amusait tant, est un enfer !  Enfin, la solution m’apparait. En gardant ma pile tout d’une pièce, Il va me falloir rétrécir et déplacer un cube coincé entre deux autres, de manière à  y encastrer  le cube supérieur. C’est l’unique façon de m’affranchir d’un coup de  toutes les erreurs commises. Je suis heureuse d’avoir trouvé une issue qui me permette de mener à bien mon empilement,  et , petit clin d’œil ludique, d’incliner le dernier cube comme s’il était entrain de tomber.

empilement

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